le tour de france

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Tour de France
Les engagés

DISCOVERY CHANNEL PRO CYCLING TEAM
1 L.ARMSTRONG USA
2 J.AZEVEDO POR
3 M.BELTRAN MARTINEZ ESP
4 G.HINCAPIE USA
5 B.NOVAL GONZALEZ ESP
6 P.PADRNOS CZE
7 Y.POPOVYCH UKR
8 J.RUBIERA VIGIL ESP
9 P.SAVOLDELLI ITA

T-MOBILE TEAM

11 J.ULLRICH GER
12 G.GUERINI ITA
13 M.KESSLER GER
14 A.KLÖDEN GER
15 D.NARDELLO ITA
16 S.SCHRECK GER
17 O.SEVILLA RIBERA ESP
18 T.STEINHAUSER GER
19 A.VINOKOUROV KAZ

TEAM CSC

21 I.BASSO ITA
22 K.ARVESEN NOR
23 B.JULICH USA
24 G.LOMBARDI ITA
25 L.ROBERTS AUS
26 C.SASTRE CANDIL ESP
27 N.SORENSEN DEN
28 J.VOIGT GER
29 D.ZABRISKIE USA



ILLES BALEARES

31 F.MANCEBO PEREZ ESP
32 J.ARRIETA LUJAMBIO ESP
33 D.ARROYO DURAN ESP
34 D.BECKE GER
35 I.GALVEZ LOPEZ ESP
36 J.GARCIA ACOSTA ESP
37 V.KARPETS RUS
38 A.VALVERDE BELMONTE ESP
39 X.ZANDIO ECHAIDE ESP

DAVITAMON-LOTTO

41 R.MCEWEN AUS
42 M.AERTS BEL
43 C.BRANDT BEL
44 C.EVANS AUS
45 A.MERCKX BEL
46 F.RODRIGUEZ USA
47 L.VAN BON NED
48 J.VAN SUMMEREN BEL
49 W.VANSEVENANT BEL

RABOBANK

51 D.MENCHOV RUS
52 M.BOOGERD NED
53 E.DEKKER NED
54 K.KROON NED
55 G.LÖWIK NED
56 J.POSTHUMA NED
57 M.RASMUSSEN DEN
58 M.WAUTERS BEL
59 P.WEENING NED



PHONAK HEARING SYSTEMS

61 S.BOTERO ECHEVERRY COL
62 B.GRABSCH GER
63 J.GUTIERREZ CATALUNA ESP
64 R.HUNTER RSA
65 N.JALABERT FRA
66 F.LANDIS USA
67 A.MOOS SUI
68 O.PEREIRO SIO ESP
69 S.ZAMPIERI SUI

FASSA BORTOLO

71 F.CANCELLARA SUI
72 L.BERNUCCI ITA
73 C.CORIONI ITA
74 M.FACCI ITA
75 J.FLECHA GIANNONI ESP
76 D.FRIGO ITA
77 M.GIUNTI ITA
78 V.GUSTOV UKR
79 K.KIRCHEN LUX

SAUNIER DUVAL-PRODIR

81 J.GARATE ESP
82 D.CANADA GRACIA ESP
83 R.BERTOGLIATI SUI
84 N.FRITSCH FRA
85 J.GOMEZ MARCHANTE ESP
86 C.HORNER USA
87 L.PIEPOLI ITA
88 M.QUINZIATO ITA
89 C.ZABALLA GUTIERREZ ab 5e étape ESP



LIBERTY SEGUROS TEAM

91 R.HERAS HERNANDEZ ESP
92 J.BELOKI DORRONSORO ESP
93 A.CONTADOR VELASCO ESP
94 A.DAVIS AUS
95 I.GONZALEZ DE GALDEANO ARANZABAL ESP
96 J.JAKSCHE GER
97 L.SANCHEZ GIL SPA
98 M.SERRANO RODRIGUEZ ESP
99 A.VICIOSO ARCOS ESP

CREDIT AGRICOLE

101 C.MOREAU FRA
102 L.BODROGI HUN
103 P.CAUCCHIOLI ITA
104 P.HALGAND FRA
105 S.HINAULT FRA
106 T.HUSHOVD NOR
107 S.JOLY FRA
108 A.KASHECHKIN KAZ
109 J.KIRSIPUU EST

LIQUIGAS-BIANCHI

111 S.GARZELLI ITA
112 M.ALBASINI SUI
113 M.BACKSTEDT SWE
114 K.CARLSTRÖM FIN
115 D.CIONI ITA
116 M.GEROSA ITA
117 M.LJUNGQVIST SWE
118 L.PAGLIARINI MENDONCA BRA
119 F.PELLIZOTTI ITA



COFIDIS, LE CREDIT PAR TELEPHONE
121 S.O'GRADY AUS
122 S.AUGE FRA
123 F.BESSY FRA
124 S.CHAVANEL FRA
125 T.MARICHAL BEL
126 D.MONCOUTIE FRA
127 J.TOMBAK EST
128 C.VASSEUR FRA
129 M.WHITE AUS

QUICK STEP

131 T.BOONEN BEL
132 W.CRETSKENS BEL
133 K.HULSMANS BEL
134 S.KNAVEN NED
135 M.ROGERS AUS
136 P.SINKEWITZ GER
137 B.TANKINK NED
138 G.TRENTI USA
139 S.ZANINI ITA

BOUYGUES TELECOM

141 D.ROUS FRA
142 W.BENETEAU FRA
143 L.BROCHARD FRA
144 P.FEDRIGO FRA
145 A.GESLIN FRA
146 L.LEFEVRE FRA
147 J.PINEAU FRA
148 M.SPRICK FRA
149 T.VOECKLER FRA



LAMPRE-CAFFITA

151 E.MAZZOLENI ITA
152 G.BORTOLAMI ITA
153 S.COMMESSO ITA
154 G.GLOMSER AUT
155 D.LOOSLI SUI
156 E.PETROV RUS
157 D.RIGHI ITA
158 A.SPEZIALETTI ITA
159 G.STANGELJ SLO

GEROLSTEINER

161 G.TOTSCHNIG AUT
162 R.FÖRSTER GER
163 S.LANG GER
164 L.LEIPHEIMER USA
165 M.RICH GER
166 R.SCHOLZ GER
167 F.WEGMANN GER
168 P.WROLICH AUT
169 B.ZBERG SUI

FRANCAISE DES JEUX

171 B.MCGEE AUS
172 S.CASAR FRA
173 B.COOKE AUS
174 C.DACRUZ FRA
175 B.EISEL AUT
176 P.GILBERT BEL
177 T.LÖVKVIST SWE
178 C.MENGIN FRA
179 F.MOUREY FRA



DOMINA VACANZE

181 S.HONCHAR UKR
182 A.BERTOLINI ITA
183 A.CORTINOVIS ITA
184 A.FURLAN ITA
185 A.GRIVKO UKR
186 M.IGLINSKIY KAZ
187 J.LUDEWIG GER
188 R.NURITDINOV UZB
189 A.VANOTTI ITA

FUNDACION CICLISTA EUSKADI

191 I.MAYO DIEZ ESP
192 I.CAMANO ORTUZAR ESP
193 U.ETXEBARRIA ARANA VEN
194 I.FLORES GALARZA ESP
195 D.HERRERO LLORENTE ESP
196 I.ISASI FLORES ESP
197 I.LANDALUZE ESP
198 E.MARTINEZ DE ESTEBAN ESP
199 H.ZUBELDIA AGIRRE ESP

AG2R PREVOYANCE

201 J.NAZON FRA
202 M.ASTARLOZA ESP
203 S.CALZATI FRA
204 S.DUMOULIN FRA
205 S.GERRANS AUS
206 S.GOUBERT FRA
207 Y.KRIVTSOV UKR
208 N.PORTAL FRA
209 L.TURPIN FRA

Une humiliation...
02/07/2005
1er etape
Pour ceux qui en doutaient, le grand favori du Tour de France 2005 est bien Lance Armstrong. Bien que deuxième du contre-la-montre de Noirmoutier, à trois secondes de l'étonnant David Zabriskie (CSC) qui s'empare du maillot jaune, le Texan est le grand bénéficiaire de cette première étape au cours de laquelle il a déjà miné moralement son grand rival Jan Ullrich en le rattrapant alors qu'il était parti une minute plus tôt. L'Allemand a déjà perdu 1'06. Alexandre Vinokourov, troisième de l'étape, s'en sort bien en ne concédant que 51 secondes. C'est reparti pour un Tour...


Armstrong à fond et Ullrich déjà loin...
Bien sûr, rien n'est encore fait. Mais tout de même, comment ne pas être abasourdi par la performance de Lance Armstrong comparée à celle de ses rivaux et en particulier de celle de Jan Ullrich ? Sur un parcours roulant de dix-neuf kilomètres où l'Allemand devait au moins rivaliser avec l'Américain, si ce n'est le distancer, il encaisse d'entrée un énorme éclat, avec à la clé, humiliation suprême pour un rouleur de sa trempe, le fait d'être rattrapé puis dépassé par l'Américain parti une minute après lui... Comme un boxeur mis au tapis dès le premier round.

Jan Ullrich peut s'estimer heureux. D'une part parce qu'après être passé vendredi au travers de la vitre arrière de la voiture de son directeur sportif, il s'en est sorti indemne. D'autre part parce que dans son malheur, une fois Armstrong devant lui, il a pu le garder en point de mire et limiter ainsi les dégâts. Le coureur de T-Mobile, termine en effet douzième du chrono et ne cède qu'1'06 à Armstrong, le seul des favoris pour l'étape à avoir tenu son rang. L'Américain, grand seigneur, ne voulait pas pavoiser. "J'ai commencé doucement puis j'ai trouvé mon rythme. J'ai vu Jan devant moi au premier pointage et je me suis dit: "Ce n'est pas mal aujourd'hui". Ensuite, j'ai fait mon maximum. Jan a eu un accident hier et c'est normal qu'il n'ait pas eu de bonnes jambes aujourd'hui", a-t-il expliqué. Il se peut en effet que l'Allemand ait subi le contre-coup de son accident de la veille. Quoi qu'il en soit, au soir de la première étape, il en est déjà à faire la course derrière.

Un record pour Zabriskie

Tous ceux qui s'affichaient en rivaux du sextuple vainqueur du Tour sont néanmoins logés à la même enseigne. Champion du monde du contre-la-montre, Michael Rogers termine à 1'53, Santiago Botero, grand spécialiste lui aussi, est à 1'30, comme Bradley McGee, à 1'24. Vainqueur du prologue l'an dernier, Fabian Cancellera est finalement celui qui s'en sort le mieux, 7e à 1'02...


Zabriskie, un autre Américain en jaune.
Dans ce marasme, seuls Alexandre Vinokourov et Ivan Basso, deux coureurs considérés avec Ullrich par Armstrong comme de sérieux rivaux, et qui ne sont pas de véritables spécialistes de l'exercice solitaire, tirent relativement leur épingle du jeu avec respectivement 53 secondes et 1'26 perdues sur le vainqueur du jour, David Zabriskie. Inconnu du grand public, ce jeune Américain qui a quitté l'US Postal à l'intersaison pour rejoindre CSC, confirme ses dispositions dans le chrono. Zabriskie a en effet remporté le contre-la-montre de Florence sur le Giro. A 26 ans, l'enfant de Salt Lake City, qui a roulé à la moyenne impressionnante de 54,680 km/h, bat le record du contre-la-montre le plus rapide de l'histoire du Tour qui appartenait à Greg Lemond depuis 1989.

Le vent a tourné

Parti relativement tôt, Zabriskie a incontestablement bénéficié d'un vent plus favorable que pour les derniers partants. Et s'il a revêtu le maillot jaune pour seulement deux secondes d'avance sur Armstrong, son ancien leader, c'est grâce aussi à un peu de chance puisque le Texan avait déchaussé juste après être sorti de la rampe de lancement... Mais cette deuxième place au général n'est certainement pas une déception pour Armstrong qui se fera un plaisir les jours prochains de laisser à la CSC le soin de contrôler la course.

Du côté des Français, la première place de Walter Beneteau (24e à 1'30), pourtant loin d'être un spécialiste du chrono, confirme l'importance qu'a eu le vent dans cette première étape. Cela n'explique pas tout néanmoins et certainement pas la piètre performance du champion de France de la discipline, Sylvain Chavanel, relégué à 2'17...

2eme etape
Tom Boonen est au point. Le coureur de Quick Step, candidat déclaré au maillot vert, a marqué de précieux premiers points en remportant la deuxième étape du Tour aux Essarts. Le Belge s'est imposé en force au sprint devant ses deux rivaux, Thor Hushovd et Robbie McEwen. David Zabriskie (CSC) conserve son maillot jaune. L'étape a été marquée par une échappée au long cours de quatre hommes dont Thomas Voeckler. L'ancien champion de France, dans le fief de son équipe, Bouygues Telecom, a fait preuve de panache et est récompensé en endossant le premier maillot à pois de ce Tour de France.


Boonen signe son troisième succès sur le Tour.
Après une première étape riche d'enseignements concernant le classement général, la deuxième étape a livré un premier verdict pour le classement par points. Ce maillot vert qui motive une poignée de sprinters est en effet déjà sur les épaules de Tom Boonen. Le vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, qui avait annoncé la couleur avant le Tour pour le maillot vert, et au départ de cette deuxième étape, pour un premier succès, a tenu ses promesses. Bien au chaud dans le peloton toute la journée, Boonen a surgi dans le final tortueux des Essarts où il a dominé nettement Thor Hushovd et Robbie McEwen, sans leur laisser la moindre chance. Ces deux-là sont prévenus, Boonen sera l'homme à battre dans les sprints ces trois prochaines semaines.

Cette deuxième étape, plate comme la main à l'exception d'un minuscule bubon, la côte du lac de la Voueraie, classée en 4e catégorie, a aussi permis d'attribuer le premier maillot à pois. Et celui-ci revient à Thomas Voeckler, le héros du Tour 2004. Comme prévu, l'équipe Bouygues Telecom avait marqué d'une pierre blanche cette étape dont l'arrivée était jugée aux Essarts, où est située le siège de l'équipe vendéenne. Depuis l'époque Bonjour, si Jean-René Bernaudeau a connu deux fois l'ivresse du maillot jaune sur le Tour de France grâce à François Simon et Thomas Voeckler, il n'a jamais eu la joie de voir un de ses coureurs remporter une étape. Il était donc clair que JR ne louperait pas cette étape.

Bodrogi rafle les bonifs

Les Bouygues étaient ainsi dans les starting-blocks et c'est sans surprise que l'on trouvait dans l'échappée un Thomas Voeckler, symbole de cette équipe. L'échappée s'était dessinée juste après le premier sprint intermédiaire avec quatre hommes qui se détachaient, Laszlo Bodrogi (Crédit Agricole), David Canada (Saunier Duval) et les Français Sylvain Calzati (Ag2r) et Thomas Voeckler donc. Quatre coureurs déterminés, motivés, qui ne rechignaient pas à l'effort. Les relais passaient bien et avec des rouleurs de la trempe de Bodrogi et Canada, l'écart se creusait régulièrement alors que le peloton laissait faire.

Bodrogi, cinquième du contre-la-montre samedi, à 59 secondes de Zabriskie, se trouvait rapidement en situation de maillot jaune virtuel. Autant dire que la présence du Hongrois parmi les fuyards, condamnait d'avance l'échappée, les CSC s'appliquant à maintenir un tempo pour limiter les écarts. Un écart qui, s'il continuait à croître régulièrement, grâce notamment au vent favorable, allait plafonner à 4 minutes autour du kilomètre 80 avant de redescendre tranquillement. Dans le laps de temps, Bodrogi en profitait pour rafler les bonifs qui se présentaient à lui. Le rouleur de Crédit Agricole allait finalement regagner 12 secondes, délogeant ainsi Alexandre Vinokourov de la troisième place au général, toujours mené par David Zabriskie.

Les pois pour Voeckler


Après le bleu-blanc-rouge et le jaune...
Pour Thomas Voeckler qui voyait l'avance fondre comme neige au soleil, la situation était moins rose. Fidèle aux principes de Jean-René Bernaudeau pour qui montrer le maillot n'a guère d'importance, l'ancien champion de France avait en tête le premier classement de la montagne. Mais pour ce faire, il fallait que l'échappée tienne jusqu'au kilomètre 165. Dans un premier temps, "Ti'jaune", son surnom depuis son épopée en 2004, s'employait sans se poser de question et relançait, bien épaulé par ses trois compagnons. Quand ce premier sommet était en ligne de mire, les fuyards ne comptaient plus qu'une trentaine de secondes d'avance. Tout juste mais suffisant.

A condition toutefois, pour Voeckler, de ne pas se faire surprendre par l'attaque de Canada. Mais le Français en avait encore dans la chaussette pour revenir sur l'Espagnol et passer la ligne en tête. Mission accomplie. Le public avait retrouvé le Voeckler de 2004, généreux dans l'effort, qui retrouvera dès lundi un nouveau maillot distinctif après le bleu-blanc-rouge et le jaune de l'année dernière. "Je me suis offert un beau cadeau mais il ne faut pas s'enflammer. J'ai marqué trois points mais il en faudra une centaine pour avoir ce maillot à Paris. Disons que cette échappée était condamnée mais que pour moi ce n'était pas un coup dans l'eau.", commentait l'Alsacien de naissance mais Antillais et Vendéen de coeur.

Une fois les pois acquis, Voeckler ne relâchait pas pour autant son effort. Alors que Bodrogi s'était relevé, il poursuivait avec Canada et Calzati pour encore une dizaine de bornes. On se prenait alors à imaginer un double effet Bouygues Telecom quand, à peine les échappés rentrés dans le rang à six kilomètres de la ligne, Walter Beneteau partait en contre. L'enfant du pays, meilleur Français la veille, se lançait dans un baroud de grand style qui, en cas de succès, eut été une leçon de cyclisme. En vain. Il était ramené à la raison par un peloton impitoyable, emmené par la Française des Jeux, pour un sprint final groupé, dont Jérôme Pineau prenait crânement la huitième place. Bernaudeau n'a certes toujours pas remporté d'étape mais il peut être fier de ses gars qui ont fait la course dans leur fief. Les Vendéens ont fait plaisir à leurs supporters...

3eme etape
Sans surprise, la troisième étape du Tour de France, qui était jugée à Tours, a été conclue au sprint. Et sans plus de surprise, c'est Tom Boonen qui s'est montré le plus fort, comme la veille. Les rescapés de l'échappée du jour, Erik Dekker et Nicolas Portal, rentrés dans le rang à l'entrée de l'avenue de Grammont, les finisseurs ont pu s'expliquer entre eux. Le porteur du maillot vert a débordé avec autorité Peter Wrolich (Gerolsteiner) et Robbie McEwen (Davitamon Lotto) finalement déclassé pour comportement dangereux au profit de Stuart O'Grady (Cofidis). Journée tranquille pour David Zabriskie qui conserve le maillot jaune.


Boonen remet ça.
Deux et deux qui font quatre. En trois étapes cette année, Tom Boonen a déjà fait aussi bien que l'an passé et il a doublé son capital de victoires gagnées sur le Tour de France. Pas mal pour un coureur de 24 ans. Après avoir marqué son territoire dimanche aux Essarts, le Belge a confirmé à Tours, une place forte pour les sprinters, qu'il était bien de la race des plus grands dans cet exercice. Certes, Alessandro Petacchi n'est pas là, ni Erik Zabel mais le coureur de Quick Step a encore une fois fait preuve de beaucoup d'autorité pour s'imposer, sans bénéficier, comme Petacchi, d'un train de coéquipiers entièrement à son service.

C'est d'ailleurs une caractéristique de ce Tour 2005. Pas de Fassa Bortolo cette année pour rouler sur les échappés et servir de rampe de lancement à son bolide. Ainsi, entre La Châtaigneraie et Tours, c'est en ordre dispersé que les équipes de sprinters ont travaillé pour revenir sur l'échappée du jour. Mais jamais avec l'efficacité quasi-scientifique de la formation italienne. Et dans le final, si la Française des Jeux, comme dimanche, a tenté de prendre les choses en main, le résultat n'a pas été au rendez-vous, ni pour Baden Cooke, ni pour Bernhard Eisel. Et si on a vu Jaan Kirsipuu, pour Crédit Agricole, tenter d'emmener Thor Hushovd le plus loin possible, le Norvégien n'a pu prendre cette fois qu'une neuvième place.

Dans ces conditions, sur les qualités individuelles pures, Tom Boonen semble posséder une certaine marge. Seul Robbie McEwen est a priori en mesure de rivaliser mais le champion d'Australie fait pour le moment montre d'une certaine nervosité. Apparemment handicapé aux Essarts par un vélo récalcitrant au moment de changer de vitesse, le rival de la Davitamon-Lotto, mis en difficulté à Tours où il était à la lutte avec Stuart O'Grady, a perdu sa troisième place, déclassé pour avoir frotté un peu trop fort avec son compatriote.

Dekker prend les pois

Pour le spectacle, dans cette étape longue de 212 kilomètres, il a donc fallu attendre les 2900 mètres de l'avenue de Grammont. Avant cela, l'étape s'était résumée à une partie de cache-cache entre le peloton et trois échappés, partis aux environs du 25e kilomètre. Comme dimanche, un Ag2r et un Saunier Duval étaient dans le coup, Nicolas Portal et Rubens Bertogliati, le troisième larron n'étant autre que Erik Dekker. Le quadruple vainqueur d'étape sur le Tour se souvenait de cette avenue de Grammont pour y avoir obtenu en octobre dernier une extraordinaire victoire dans Paris-Tours, après avoir résisté au retour du peloton jusqu'au dernier mètre.

Le Néerlandais espérait peut-être refaire le même coup mais il a cédé cette fois à trois kilomètres de l'arrivée sous la pression du peloton qui avait mis en route juste après le ravitaillement. Avec un écart maximal de 5'40 au kilomètre 96, les chances pour les trois fuyards d'aller au bout étaient très faibles. Toujours partant pour un long baroud, Erik Dekker, en coureur expérimenté, en avait parfaitement conscience. Mais à l'inverse d'une classique comme Paris-Tours, une étape du Tour de France recèle d'autres enjeux que la victoire finale. Comme Thomas Voeckler la veille, Dekker avait en tête les six points à prendre pour le classement de la montagne dans les deux petites côtes situées en fin d'étape. Les Bouygues Telecom ont bien essayé de défendre le maillot à pois mais sans soutien d'autres équipes, ils se sont vite résignés à le laisser filer. Erik Dekker n'a pas réussi son remake mais il n'a pas tout perdu, le voilà nouveau meilleur grimpeur du Tour de France !